CECI EST UNE INVITATION A PRENDRE CONSCIENCE DE NOS QUALITES et aussi DE NOS BESOINS
et aussi DE NOS DECLENCHEURS DE STRESS
et aussi DE NOS MECANISMES D’ECHEC... OBSERVABLES, PREVISIBLES ET REVERSIBLES - QUI SE METTENT EN ROUTE SI NOUS NE SERVONT PAS BIEN NOS BESOINS FONDAMENTAUX.
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PORTRAIT DE CORINNE
Corinne est une fille très attentive aux autres, à l’écoute – très chaleureuse et très compréhensive.
Ce qui frappe chez Corinne, c’est son sourire accueillant. Même au téléphone, lorsque je l’appelle, j’entends son accueil : « Ha, Vérooo comment vas-tu ? » Elle me dit ce « comment vas-tu », avec beaucoup de chaleur humaine, comme si elle ouvrait un livre à son chapitre préféré.
Lorsque vous arrivez chez Corinne, elle fait toujours attention à ce que vous vous sentiez bien et vous entoure de mille attentions.
Corinne perçoit les gens et les choses d’abord avec ses émotions.
C’est aussi une gourmande qui adore cuisiner pour le plaisir de ses sens, et aussi et surtout, pour faire plaisir à ses amis. Ses formes trahissent son goût pour les arts de la table. Corinne a besoin d’être acceptée en tant que personne telle qu’elle est, de façon inconditionnelle et a besoin de sensorialité.
Lorsqu’elle est soumise à une légère pression, Corinne a tendance à dire « oui » très facilement pour faire plaisir à ses interlocuteurs - surtout ne pas heurter, ne pas froisser et ne pas perdre la reconnaissance. Elle fera, par exemple, un détour pour aller chercher un copain de sa fille, même si cela lui coûte. Ne pas rendre ce service, dire « non » ou dire « stop » devient une difficulté pour elle.
Sous une pression plus sévère, elle aura tendance à en faire trop par peur de ne plus être aimée et pour éviter de se sentir coupable. Voulant arranger les situations, elle fait les choses en devançant les désirs des autres, se trompe parfois, malgré ses bonnes intentions et finit par mettre son masque de geignarde.
Avec cette bande annonce branchée sur les ondes du « fais plaisir », elle lance un vieux film et son mécanisme d’échec. A force de se sur-adapter, de placer l’intérêt des autres devant le sien, elle peut alors faire des erreurs et se faire « envoyer sur les roses » avec le sentiment d’être rejetée.
Corinne présente les caractéristiques du type de personnalité empathique.
Sa question existentielle est : Suis-je aimable ?
Suis-je digne d’être aimé(e) ? En fais-je assez pour que les autres m’aiment ?
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PORTRAIT DE GILLES
Ce qui fait la force de Gilles, c’est sa capacité à se positionner comme quelqu’un de responsable et organisé. Déjà petit, il s’occupait de ses frères et sœurs. Ce qui est remarquable, c’est sa capacité d’analyse, sa facilité à structurer les faits, les idées et à en dégager une logique.
Même son organisation personnelle, son temps, ses projets, sont un modèle de structuration. Pour l’anecdote, faire un enfant s’inscrit en mode projet. Il nous explique lors d’un dîner, son plan de vie et même s’il ne peut pas le programmer, il nous dit : « c’est en perspective et nous y travaillons ! »
Dans toutes les situations, Gilles commence par penser, par chercher des faits et des infos afin de les hiérarchiser et d’en tirer des conclusions. Dans la vie professionnelle, Gilles est Directeur de Production. Il vient d’être engagé récemment dans une société. Cela représente une promotion pour lui. Il a passé brillamment toutes les étapes du recrutement et a été choisi pour son savoir-faire et la qualité de sa réflexion. Gilles est très satisfait car cela répond chez lui à une motivation fondamentale. Gilles a besoin d’être reconnu pour son travail et ses compétences ; il a besoin également de structuration du temps.
Les périodes de lancement industriel sont évidemment des moments où la pression augmente dans son métier. Soumis à cette pression, il commence par douter du sérieux professionnel de ses collaborateurs. Il a tendance à reprendre tous les dossiers lui-même dans le détail pour être sûr que le travail soit bien fait. Si la pression s’accentue encore, il prend le temps de tout contrôler et ne délègue plus rien, reste le soir au bureau jusqu’à 22 h, y revient le lendemain à 7 h sur les lignes de fabrication. Pour terminer, il travaille aussi le samedi et ne rentre que lorsqu’il a tout fini et vérifié plusieurs fois.
Avec cette bande annonce branchée sur les ondes du « sois parfait pour soi », il lance un vieux film et son mécanisme d’échec. A force d’être pointilleux et de vouloir tout contrôler, il s’épuise, met son masque d’attaquant et risque d’être pointé pour son incompétence à manager les équipes.
Gilles présente les caractéristiques du type de personnalité travaillomane.
Sa question existentielle est : Suis-je compétent ?
Suis-je reconnu pour ma compétence ? Est-ce que j’en ai fait assez pour démontrer ma valeur ?
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PORTRAIT DE PATRICK
Patrick est mon kinésithérapeute depuis plusieurs années, naturothérapeute et ami. C’est un homme consciencieux et dévoué.
Quand il discute avec vous, il vous fixe avec un regard perçant au dessus duquel deux rides d’expression verticales viennent accentuer son propos. Sa moustache bien que démodée marque son affirmation de lui et sa persévérance.
Lorsqu’il intervient, il ne manque pas de revisiter avec vous le bol alimentaire et le rythme des repas, vous donne des conseils ciblés en matière d’alimentation et de règles de vie et affirme ses convictions sur les bienfaits et la nécessité d’une alimentation saine et bien équilibrée. Son atout réside dans sa capacité à convaincre et à défendre des valeurs.
Patrick perçoit probablement le monde à travers le filtre de ses opinions. Il a d’ailleurs besoin d’être reconnu pour son travail en terme d’engagement et pour ses opinions qu’il défend. Il a été d’ailleurs heureux que l’équipe du maire vienne le solliciter pour faire partie du cabinet.
Si Patrick est soumis à une pression légère, il aura tendance à ne remarquer que ce qui ne va pas - Il fait remarquer ce qui ne va pas, considérant que ce qui va bien est normal.
S’il rentre dans une zone où la pression est plus forte, alors il n’écoute plus, coupe la parole à ses interlocuteurs et cherche à imposer ses idées comme si sa réputation en dépendait. Il formule des critiques véhémentes sur la non-compréhension des besoins relatifs à son métier. D’ailleurs affirme t-il : « Tu verras, demain, il n’y aura plus de kiné, plus personne ne veut travailler 60 heures dans ce pays. »
Avec cette bande annonce branchée sur les ondes du « soit parfait pour l’autre », il lance un vieux film et son mécanisme d’échec. A force de focaliser sur tout ce qui ne va pas et de critiquer, il peut partir en croisade, met son masque d’attaquant, risque de s’isoler voire – cas extrême, d’être traité de parano.
Patrick présente les caractéristiques du type de personnalité persévérant.
Sa question existentielle est : Suis-je digne de confiance ?
Suis-je à la hauteur pour intégrer ce rôle et prendre en charge ses engagements et ses responsabilités ?
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PORTRAIT DE SUE
Dans mon réseau de co-vision, Sue est probablement celle qui se tait le plus. Quand elle parle, nous sommes tous saisis par la profondeur de ses propos. On peut dire que Suzel est une femme calme et réfléchie – d’un calme qui irradie positivement sur tout le groupe.
Pour avoir souvent partagé avec elle, je sais que sa vie intérieure est dense, mais ses émotions se manifestent peu. Elle perçoit les gens et les situations à travers le filtre de son imagination fertile. Sue apprécie que les autres lui proposent des activités, la sollicitent par exemple pour animer une séquence de méditation ou de formation sur les neurosciences.
Tout le monde sait que Sue a régulièrement besoin de solitude - c’est vital. D’ailleurs, son hobby préféré consiste à partir seul, pour marcher en montagne pendant quelques jours. C’est son espace de tranquillité, surtout l’hiver lorsque la neige étouffe les bruits et recouvre tout. Le calme blanc lui convient à merveille. Là, elle médite. Elle est dans son univers intérieur. Les conditions de vie y sont rudes mais Sue ne s’en plaint jamais.
Dans les situations stressantes, le visage de Sue semble se fermer et elle aura tendance à se retirer de la situation. Elle s’isole intérieurement. Elle est là physiquement mais tout indique qu’elle est partie dans son monde intérieur et fait des spirales pour comprendre.
Lorsque la pression augmente, le retrait de Sue est total : physiquement et psychologiquement. Elle attend passivement chez elle ou bien dans son jardin pour des durées qui s’allongent considérablement. Un autre signe que Suzel est soumise à un stress important est qu’elle peut se disperser dans ses activités, entreprendre plusieurs tâches et ne pas les terminer, avec la sensation de ne pas avoir assez de temps, ni l’énergie, ni la capacité de passer à l’action.
Avec cette bande annonce branchée sur les ondes du « soit fort pour elle », elle lance un vieux film et son mécanisme d’échec. A force d’attendre passivement, ne pas décider, ne pas agir, elle crée l’oubli, la transparence et met son masque de geignarde.
Sue présente les caractéristiques du type de personnalité rêveur.
Sa question existentielle est : Suis-je voulu ?
Est-ce que quelqu’un veut de moi ? Est-ce que quelqu’un m’attend quelque part ? Serais-je encore oublié une fois de plus ?
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PORTRAIT DE PASCAL
Pascal est aux manettes d’un grand groupe international, leader sur le marché high tech. Il aime imposer sa puissance, activer de nombreuses relations dans une sphère d’influence chaque jour agrandie : il est plein de ressources et dispose d’une énergie débordante.
Il voyage énormément dans le monde entier et m’avoue ne pas savoir ce qu’est le décalage horaire. Pascal est dans l’action - branché résultats. Il adore tout ce qui produit un effet immédiat. Il est sensible aux signes extérieurs de richesse, aux biens matériels, aux produits dernier cri, aux belles matières et aux beaux ouvrages.
Il a un train de vie en lien avec sa fortune. Lorsqu’il part en week-end, c’est souvent sur un coup de tête et en jet privé, hôtel 5 étoiles, voiture de sport décapotable, italienne de préférence… c’est un charmeur. Il a été l’un des premiers à posséder un téléphone avec photo numérique et musique intégrée. Il le laisse allumé en permanence et jongle avec les appels privés et professionnels comme personne, seulement en changeant le ton, le tempo et le volume de sa voix.
Il a une capacité à être ferme et direct. Lorsqu’il arrive à la Direction Générale, il prend des décisions d’emblée : il agit et ensuite s’adapte en fonction du résultat de son action.
Pascal a un seuil de l’ennui très bas : il a besoin d’excitation. En réunion, « pas de blabla et pas question de faire durer ! » ; il demande à chacun de s’exprimer, ne pas hésiter à ne pas être d’accord « Ça mettra un peu de sel dans la vie de ce groupe ! »
Lorsqu’il est soumis à une pression, il a tendance à ne pas supporter les gens dépendants : « Qu’ils se débrouillent seuls ! » Lorsque je l’ai eu au téléphone lors de son dernier séjour à Paris, il était furieux : « C’est tout de même incroyable tous ces gens qui ont besoin des autres, est-ce que j’ai besoin de quelqu’un moi ? ».
Avec cette bande annonce branchée sur les ondes du « soit fort pour l’autre », il lance un vieux film et son mécanisme d’échec. Lorsque la pression devient plus intense, Pascal a tendance à provoquer les autres en les manipulant, il met son masque de blâmeur, lance des défis, quitte à prendre des risques exagérés.
Pascal présente les caractéristiques du type de personnalité promoteur.
Sa question existentielle est : Suis-je vivant ? Y a-t-il suffisamment d’excitation et d’action ou vais-je m’ennuyer à mourir ?
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PORTRAIT DE PIERRE
Ce que les stagiaires apprécient chez Pierre, c’est sa spontanéité, sa capacité à trouver dans l’instant la bonne formule, la répartie qui fuse et qui déclenche la bonne humeur dans tout le groupe. Avec ses yeux pétillants, on peut toujours s’attendre à ce qu’il invente une nouvelle histoire, une métaphore, un truc qui tilque - créatif et ludique.
Pierre réagit immédiatement aux situations ou aux personnes. Son filtre de perception est avant tout fait de réactions. Il adore ou il déteste, et c’est tout. En fait, Pierre vit dans l’instant présent.
Tout seul, Pierre a de la difficulté à travailler. Pour bien fonctionner, c’est vrai que Pierre a besoin de contacts divers et variés. Il a tendance à rechercher avec les autres la stimulation, la créativité, l’amusement - il apprécie les blagues et les bruitages pour recharger ses batteries.
Si Pierre est obligé de travailler dans un système directif et exigeant, il aura tendance à soupirer, s’ennuyer, râler, voire bugger. Par exemple, son chef de type Travaillomane qui dit en réunion : « Pour le départ à Nurembert, nous nous retrouverons à 8h à l’aéroport, n’oubliez pas vos passeports et une tenue habillée pour la soirée de gala du jeudi soir ». Pour peu que ces infos arrivent au milieu d’une réunion très sérieuse, le visage de Pierre deviendrait grimaçant, comme s’il faisait des efforts pour comprendre et sa réaction pourrait être : « Quoi, qu’est qu’il a dit, une soirée de gala… quelle soirée de gala ? J’ai rien compris ! » Par cette réaction, il invite les autres à s’occuper de lui, expliquer de nouveau, faire à sa place.
Si la contrainte augmente, il aura tendance à se raidir, se braquer et à devenir désagréable. Sous pression, il dit : « ce n’est pas de ma faute » suivi d’une critique « des autres » dont c’est la faute ! « Ils avaient qu’à prévenir plus tôt pour leur soirée et pour la tenue, c’est nul… »
Avec cette bande annonce branchée sur les ondes du « fais des efforts », il lance un vieux film et son mécanisme d’échec. Lorsque la pression devient plus intense, Pierre a tendance à ne pas prendre ses responsabilités, à se défausser, met son masque de blâmeur et renvoie la faute à l’autre.
Pierre présente les caractéristiques du type de personnalité rebelle.
Sa question existentielle est : suis-je acceptable ?
Suis-je libre d’être comme je suis et de faire comme j’ai envie ?